Qui a dit que l’ère des grandes familles était révolue au Québec? Vrai que, depuis les années 1970, les couples ont rarement plus de trois rejetons. Mais il existe encore, ici et là, des familles nombreuses. À preuve, Pauline Carrier et Alain Bouffard ont eu 12 enfants ensemble et ils attendent la naissance de leurs 42e et 43e petits-enfants au cours des prochains mois.
Exploitant une ferme d’élevage de bovins non loin de Kingscroft, Mme Carrier et M. Bouffard se sont connus alors qu’ils étaient enfants. Ils rêvaient tous les deux de fonder une « grosse famille » lorsqu’ils ont uni leur destinée dans les années 1970.
Bien qu’ils entretenaient le même rêve, les deux membres du couple avaient chacun un objectif différent en ce qui a trait au nombre d’enfants désirés. « Je me disais qu’on en aurait cinq ou six, mais finalement on s’est rendus à 12 comme le souhaitait mon mari », note la prolifique mère de famille.
Âgée dans la soixantaine, Pauline Carrier a donné naissance à son premier bébé à l’âge de 21 ans. Et il s’est écoulé 21 ans entre son premier accouchement et son dernier.
« Je trouvais ça dur après le troisième enfant. Mais j’ai ensuite vu une forme d’entraide apparaître entre les petits et, en plus, mon mari m’a bien supportée. Ça s’est bien passé dans l’ensemble », confie Mme Carrier.
Lorsqu’on demande à Alain Bouffard pourquoi il désirait être père 12 fois, il souligne qu’il a lui-même grandi dans une famille de huit enfants. « J’ai toujours aimé ça être bien entouré. J’adore sentir de la chaleur humaine autour de moi », dit-il.
« Partir de rien »
Dès leurs premières années ensemble, le duo de choc a acquis deux exploitations agricoles voisines. « On a acheté la ferme où a grandi ma femme et celle sur laquelle moi j’ai été élevé. On avait fait ça sans mettre de mise de fonds. Le banquier avait cru en nous et avait accepté de nous prêter l’argent nécessaire », explique M. Bouffard.
Le pari était grand pour le couple à l’époque, mais il était animé par une puissante volonté de réussir et un amour du métier véritable. « On en a mis des heures dans notre entreprise, c’est vrai. Mais on était bien là-dedans. »
La ferme familiale a pris de l’expansion, au fil des années, et aujourd’hui cinq des enfants du couple, Jean-Philippe, Pascal, Gabriel, Jean-Sébastien et Robert, sont en voie d’en faire l’acquisition.
« Le processus de rachat a commencé il y a quelques années et on est sur le point de le terminer, souligne Pauline Carrier. Entre autres, en procédant à la vente, mon mari et moi devions penser à nos autres enfants, ceux qui ne sont pas impliqués dans la transaction. »
Activités complémentaires
L’activité première de l’entreprise familiale est l’élevage de bovins de boucherie. Les animaux sont élevés sans ajout d’hormones, ce qui donne une plus-value à la viande produite.
Pour écouler une partie de la production de l’exploitation, trois boucheries ont été démarrées par la famille. Deux Face de bœuf se trouvent sur le territoire de la ville de Sherbrooke et la troisième a pignon sur rue dans le village d’Ayer’s Cliff. Sylvie Bouffard, une des quatre filles du couple, gère les trois commerces.
Par ailleurs, la famille produit du foin, effectue du transport de marchandises et exploite une petite érablière. La construction d’une nouvelle salle de découpage de viande avec cuisine figure dans les plans à court terme des Bouffard-Carrier.
« Je pense que j’ai un côté entrepreneur. Je vois constamment de nouvelles possibilités s’offrir à nous », affirme humblement Alain Bouffard, tout en révélant avoir récemment acquis une nouvelle ferme à Sainte-Catherine-de-Hatley.
Repères
Pauline Carrier est âgée de 64 ans;
Alain Bouffard est âgé de 66 ans;
Le couple a eu 12 enfants;
La famille exploite une ferme près de Kingscroft;
La famille possède trois boucheries.